Exposition au radon : les entreprises doivent évaluer le risque
Depuis le 1er juillet 2018, la prévention du risque lié au radon en milieu professionnel doit faire partie de l’évaluation des risques des entreprises.
Le radon est un gaz radioactif incolore, inodore et d’origine naturelle. Il est issu de la désintégration de l’uranium et du radium présents dans la croûte terrestre. Certaines roches ou certains sols en contiennent plus que d’autres. C’est le cas par exemple du granit, de certains grès et schistes ou des sols volcaniques.
Une partie du radon dégagé par ces roches atteint l’atmosphère. Il est donc inhalé et expose à un risque de cancer du poumon. Selon l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), 10% des cancers broncho-pulmonaires sont attribués au radon. Soit 3 000 décès par an.
Réglementation
La directive 2013/59/Euratom du 5 décembre 2013 transposée en droit français en février 2018 impose, depuis le 1er juillet 2018, à toutes les entreprises de s’interroger sur le radon. Elles doivent intégrer à leur évaluation des risques professionnels l’exposition de leurs salariés à ce gaz radioactif.
Carte du risque
Afin d’évaluer ce risque, il faut d’abord vérifier dans quelle zone de potentiel du radon est située l’entreprise. L’IRSN a établi une cartographie de ce potentiel consultable sur son site.
Ainsi, les communes françaises sont classées en 3 catégories par l’Institut.
Dans la première catégorie, la grande majorité des bâtiments présente des concentrations faibles en radon. Aucune mesure n’est donc à effectuer, sauf si le terrain sur lequel est implantée l’entreprise présente des spécificités. Ou encore si des travailleurs sont dans des locaux confinés en sous-sol.
Les conditions géologiques de la deuxième catégorie peuvent localement faciliter les émanations du radon. Les entreprises situées dans ces zones doivent réaliser des mesures afin de déterminer si le risque est avéré ou non.
La troisième catégorie présente des concentrations en radon plus importantes. Les mesures s’imposent aux sous-sols et aux rez-de-chaussée des entreprises de ces zones.
Mesures de la concentration du radon
« Les mesures peuvent être effectuées par un organisme spécialisé ou à l’aide de dosimètres adaptés disponibles auprès d’un laboratoire accrédité », rappelle l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité) qui a publié un dossier complet sur le sujet sur son site internet. L’important est de laisser l’appareil au moins deux mois dans les pièces et de préférence en hiver, période où les fenêtres sont moins ouvertes. Un laboratoire analyse ensuite les mesures.
Si les valeurs mesurées sont supérieures à 300 becquerels/m3 (niveau de référence), des actions doivent être conduites pour réduire l’exposition des travailleurs. Le radon entre dans les bâtiments par la porosité du sol, les fissures, les joints entre les murs, les canalisations… Il s’agit donc souvent pour l’entreprise d’améliorer la ventilation. Mais dans les cas les plus problématiques, il faut envisager des travaux plus lourds.
Et si, malgré les travaux, la concentration en radon reste supérieure à 300 Bq/m3, il faut mesurer la radioactivité reçue par les travailleurs. Il faut également classer les lieux en zone radon. Des dosimètres doivent être portés par toute personne entrant dans ces zones et un suivi médical approprié doit être mis en place pour les salariés exposés.
Martine Porez – Journaliste
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