Qu’est-ce que le TFL, l’outil qui mesure les pertes liées aux risques non assurables ?
La 28e édition des « Rencontres du risk management de l’Amrae » (Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise) se tiendra du mercredi 5 au vendredi 7 février 2020 du côté de Deauville. En marge de cet événement FM Global nous dévoile le TFL (Total Financial Loss). Un outil à destination des risk managers servant, pour les entreprises touchées, à quantifier les pertes financières liées à une catastrophe.
Il y a un an, FM Global présentait son outil d’analyse prédictive à l’occasion des 27e rencontres du risk management de l’Amrae. Pour cette édition 2020, la 28e du nom, l’assureur et certificateur spécialisé dans les dommages des biens industriels et commerciaux met en avant le TFL.
Expert FM Global, Antoine Millot nous donne les grandes lignes de cet outil qu’est le Total Financial Loss (pertes financières globales) pour les entreprises. L’objectif est de « donner un outil aux risk managers pour quantifier les risques associés à la perte d’une ressource dans son ensemble. C’est à dire la part assurable et la part non assurable du risque », confie l’intéressé.
Prévenir la destruction de valeur avec le TFL
À l’origine, la création de cet instrument « part d’un constat sur une tendance forte depuis plusieurs années, à savoir une augmentation de la part des risques non assurés suite à des catastrophes majeures ».
Notre interlocuteur ajoute d’ailleurs qu’il s’agit du « modèle traditionnellement utilisé par des investisseurs, des financiers pour quantifier la création de valeur sur des investissements. Nous avons pris exactement la même lecture pour le risque de perte d’un équipement majeur ou d’une usine ».
Le but est ainsi de « se projeter et regarder la destruction potentielle de valeur d’entreprise ». Alors qu’un investisseur « cherche à créer de la valeur », FM Global démontre de son côté que « par une absence de protection des risques il peut y avoir une destruction de valeur » pour une entreprise. « Cela va aider le risk manager à communiquer en retour sur la politique d’investissements de prévention des risques ».
3 types de pertes en 1 outil collaboratif
« On ne s’arrête plus seulement à la quantification traditionnelle du risque faite par les assureurs. On va au-delà » ajoute Antoine Millot. Afin que les entreprises – généralement des grands comptes – puissent aller au-delà, cet outil donne une vision d’ensemble des pertes sous 3 angles :
- les pertes de parts de marché, dues à l’incapacité d’une entreprise à répondre aux attentes des consommateurs et pouvant conduire à la réduction de ses parts de marché sur le long terme ;
- les pertes d’opportunités de croissance, car du fait de fortes perturbations une entreprise peut passer à côté d’opportunités de croissance ;
- et les pertes de confiance des investisseurs, pour les entreprises qui ont souffert d’une perte majeure et qui tendent à être perçues comme plus risquées par les investisseurs. Ce qui conduit à une augmentation des coûts de financement.
« Ces trois critères viennent s’ajouter à la quantification traditionnelle » précise l’expert FM Global. Avant de rappeler que « la perte de réputation ou la perte de croissance sur le long terme sont des risques qui sont non assurables. Tout comme la perte de confiance des investisseurs ».
De fait, cet outil « collaboratif » doit permettre au risk manager « d’éclairer sa direction sur la matérialité du risque et donc expliquer qu’il y a une part assurée qui est bien gérée et transférée aux assureurs… En revanche, la part non assurable – la partie immergée de l’iceberg – même si nous ne pouvons pas l’assurer aujourd’hui, nous pouvons la quantifier, lui donner un poids ». C’est en cela que le TFL « va au-delà de la part assurable du risque ».
Lancé en 2018, cet outil a pour l’heure donné lieu à une centaine de modélisations dans le monde et une quinzaine en Europe. Et Antoine Millot de préciser qu’il ne s’agit que du commencement pour le TFL. « C’est un début. C’est un produit innovant, nous n’avons pas pu toucher tout notre portefeuille clients pour le moment », prévient-il en guise de conclusion.
Eitel Mabouong – Journaliste
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