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Penser la santé et la sécurité au travail dans sa globalité
La Fédération des acteurs de la prévention (FAP), ancien syndicat professionnel désormais think-tank, réfléchit aux moyens qui permettront de faire évoluer la prévention et la santé et sécurité au travail. Rencontre avec son vice-président, Max Masse.
Pouvez-vous nous présenter la Fédération des acteurs de la prévention ?
Max Masse. Créée en 2013, la FAP est un ancien syndicat professionnel qui rassemblait au départ des préventeurs issus du monde du BTP.
En 2017, nous avons décidé de l’ouvrir davantage et c’est désormais un think-tank, un laboratoire d’idées, qui rassemble des préventeurs, des chefs d’entreprise, des coordonnateurs SPS, des avocats, des psychologues du travail, des maîtres d’œuvre, des maîtres d’ouvrage, des consultants…
Nous comptons aujourd’hui une soixantaine d’adhérents. Notre but est de promouvoir une culture de la santé et sécurité au travail, de poser des questions, de chercher les zones d’ombre dans les sujets d’actualité et de partager
nos réflexions avec d’autres pour trouver des réponses pragmatiques. Nous assurons aussi une veille réglementaire et technique pour nos membres, et représentons nos adhérents auprès des pouvoirs publics et organismes.
Sur quelles zones d’ombre avez-vous déjà travaillé ?
M. M. En 2016, alors que l’évaluation des risques fêtait ses 25 ans et le document unique (DU) ses 15 ans, nous nous sommes dit qu’il fallait faire le point sur la prévention et l’état du DU. Nous avons questionné les adhérents, organisé un séminaire et des ateliers et il est très vite apparu que le DU n’était pas l’outil qu’il devrait être. Ce travail d’échanges a abouti, en 2018, à un partenariat avec Préventica pour un hackathon de la prévention, le Prévhackton. Une centaine de professionnels de la prévention se sont exprimés pendant sept heures sur le sujet. La FAP a ensuite élaboré un livre blanc, dont nous allons publier une version sur notre site.
Cette année, nous avons à nouveau organisé deux Prévhackthons mais cette fois-ci sur l’avenir du métier de préventeur. L’idée est venue à la lecture du rapport Lecocq sur la santé au travail rendu en août 2018. Le terme de préventeur y était cité 39 fois, sans être explicité.
Qu’est-ce qui est ressorti de ce Prévhackton sur le métier de préventeur ?
M. M. Nous avons encore quelques difficultés à capitaliser sur nos événements, et nous retravaillerons certainement sur le sujet en 2020, mais dans les grands axes, on voit l’entrée du numérique pour être opérationnel rapidement et assurer une traçabilité. La dimension ludique, à travers des systèmes de jeu, d’escape game, semble aussi se développer pour faciliter la compréhension et l’investissement des personnes. Enfin, de nombreux participants se sont demandé comment faire vivre une culture de la prévention, intégrée au quotidien et notamment au parcours scolaire.
Quels sont, d’après la FAP, les enjeux à venir de la santé et sécurité au travail ?
M. M. Une question de fond a été soulevée par plusieurs acteurs de haut niveau que nous avons rencontrés. L’évolution des grands thèmes de la santé et sécurité au travail a connu une rupture avec les risques psychosociaux. De là, on s’est dirigé vers la qualité de vie et le bien-être au travail. C’est un souci pour beaucoup de préventeurs car cela s’est fait au détriment de la santé et sécurité de base. On s’occupe moins de risque routier, de chutes de hauteur ou de plain-pied, de risque chimique…
Beaucoup de responsables nous ont expliqué qu’on leur demandait, dans leur entreprise, de parler de QVT, alors même que le b.a.-ba en termes de SST, comme l’accueil des nouveaux arrivants, les formations en sécurité incendie, n’est pas fait. Tout l’enjeu des années à venir va être de penser la santé et sécurité au travail dans sa globalité, tout en continuant à gérer les risques professionnels. C’est vrai dans le privé et dans le public. On ne peut pas faire l’un sans l’autre.
Gaëlle Carcaly – Journaliste
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