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Notre-Dame de Paris, les conséquences environnementales de l’incendie
L’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris survenu le lundi 15 avril 2019 ne restera pas sans suite. Outre les débats autour de la reconstruction, les conséquences au niveau environnemental sont effectivement loin d’être anodines.
Ce qui n’a pas échappé à l’association Robin des Bois.
L’aspect environnemental avait été abordé dans nos colonnes deux jours après l’incendie de Notre-Dame de Paris. Dans l’article intitulé « L’insoutenable banalité du feu de Notre-Dame de Paris », publié le mercredi 17 avril, les risques sanitaires liés au plomb – et sa toxicité – étaient en effet évoqués.
Ce vendredi 19 avril 2019, c’est l’association Robin des Bois qui tire à son tour la sonnette d’alarme… En mettant sur la table des éléments bien plus inquiétants encore.
Notre-Dame de Paris, une cathédrale « à l’état de déchet toxique »
L’association attire dans un premier temps l’attention sur les conséquences de la chute de la flèche. Au-delà de la symbolique, c’est avant tout la fusion de 300 tonnes de plomb – qui a précédé cette chute – qui inquiète.
« Après la fusion d’au moins 300 tonnes de plomb dans les garnitures de la flèche et dans la toiture, l’emprise de Notre-Dame de Paris est un site pollué », annonce d’emblée Robin des Bois dans un communiqué.
« La cathédrale est aujourd’hui rendue à l’état de déchet toxique. Pour en connaître la complexité, il serait utile (…) de faire la cartographie de toutes les substances toxiques employées et embarquées dans ce vaisseau historique », ajoute par la suite l’association de protection de l’homme et de l’environnement.
Un assainissement préconisé avant la tant attendue reconstruction
En attendant d’avoir la liste complète des substances toxiques contenues dans l’édifice, la priorité reste de prendre conscience que la prochaine étape est l’assainissement du site… Une étape primordiale pour l’association. Et ce malgré la reconstruction rapide tant désirée par les élus locaux.
« Cette opération d’assainissement est un préalable à la reconstruction. Avant de lancer un appel d’offres pour la conception d’une nouvelle flèche, il faut lancer un appel d’offres pour la décontamination de ce qui, hélas, peut aussi être provisoirement considéré comme une friche industrielle », confie en ce sens Robin des Bois. Ce travail d’assainissement s’annonce d’ailleurs d’ores et déjà des plus conséquents.
« Les eaux d’extinction, les cendres, les suies, les gravats au sol et dans les parties aériennes doivent être caractérisés, triés, regroupés et orientés vers des sites légaux et confinés de stockage et d’élimination. (Cela) dès que la sécurité pour les travailleurs sera garantie », recommande ainsi l’association. Celle-ci rappelle par ailleurs que « les bois calcinés doivent aussi être considérés comme des déchets. Ils étaient en contact avec les feuilles de plomb et traités au fongicide ».
Autrement dit, la première pierre pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris est encore loin d’avoir été jetée… Et ce malgré le milliard d’euros de dons potentiellement récolté.
Une reconstruction plombée à court terme…
Ce retard dans la reconstruction sera en partie la résultante du plomb lâché dans le périmètre durant cet incendie. Outre l’air, les sols et les eaux ont également été contaminés. Les eaux ayant servi à l’extinction du feu de Notre-Dame, et donc contaminées par le plomb, ont en effet ruisselé dans les sols par la suite… Mais également dans la Seine.
« Les alternances de pluie, d’orages, de sécheresse et de vent vont faciliter la migration du plomb dans les sols et la mobilisation de poussières toxiques en cas d’exposition et d’inhalation prolongées. Le risque plomb (…) à partir de la source de Notre-Dame incendiée pèse désormais sur l’île de la Cité et sur les sédiments de la Seine », rappelle ainsi le communiqué… Avant de se pencher sur le cas de la contamination par les airs.
Des moyens de détection d’une contamination au plomb
« Les signes cliniques de l’intoxication par le plomb ne sont pas immédiatement perceptibles (…). Pendant plusieurs mois sinon années, les habitants et usagers du périmètre sinistré pourront être soumis à l’inhalation de poussières de plomb ».
Outre les riverains, les personnes mobilisées sur le lieu de l’incendie sont également invitées par l’association à se soumettre « à un contrôle de la plombémie ». Dans l’idéal, ce contrôle devrait ainsi se produire dans les prochaines semaines si l’on s’en tient aux recommandations de l’association. Cela que ces personnes aient joué un rôle dans l’extinction des flammes… Ou simplement lors de la récupération des antiquités au sein de la cathédrale.
Une autre manière de dire, qu’après avoir préservé les murs de la cathédrale Notre-Dame… Il est désormais venu le temps de préserver les individus des conséquences néfastes et collatérales de cet incendie.
Eitel Mabouong
Journaliste
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