Quel casque de protection choisir ?

13 février 20197 min
Comment choisir un casque de protection (photo Dave Young)

Avant de choisir un équipement de protection individuelle, il faut se pencher sur les risques que font courir une situation de travail à l’employé. Et la question est d’autant plus importante lorsqu’il s’agit de casques de protection qui doivent, dans certains cas, protéger contre des risques pouvant entraîner des lésions graves. En effet, près de 10 % des accidents de travail mortels ont impliqué la tête (chiffre de 2002).

Une nécessaire analyse des risques

Avant d’opter pour une solution technique de protection, il faut se pencher sur les risques que font courir une situation de travail au salarié.

La première étape est l’analyse précise de l’accidentologie du secteur, de l’entreprise, des concurrents…

Si des situations dangereuses et précises sont identifiées, il faut d’abord penser à mettre en place des protections collectives. Contre la chute d’objets par exemple, il peut s’agir de filets ou de revêtements de tôles…

Un équipement de protection individuelle (EPI) n’est proposé qu’une fois ces étapes respectées et pour protéger contre les risques résiduels et/ou ceux qui ne peuvent être réduits par une protection collective.

Amortir l’énergie cinétique

C’est d’autant plus important que la protection collective peut permettre d’atténuer grandement les risques.

Ainsi sur un chantier, le pied d’un échafaudage protégé par une toiture de type bardage métallique n’empêche pas un marteau de tomber.

Cependant la toiture forme une première enveloppe de résistance qui peut ralentir le marteau, le risque résiduel étant assumé par le casque de protection. En revanche, imaginons la même situation sans la toiture, le casque de protection va devoir absorber toute l’énergie du marteau qui va peut-être même rebondir et toucher quelqu’un d’autre.

Choisir le bon casque de protection

Une fois les mesures collectives mises en place et la solution “casque” retenue, il faut choisir le type de casque (voir la liste ci-après) en fonction des risques présents au poste de travail.

Ils peuvent être multiples et les normes précisent assez bien les limites du produit.

Il est important et essentiel d’examiner ensuite avec minutie la situation de travail : quelle température ? Travail en intérieur ou en extérieur ? Quelles tâches successives à accomplir ?

Recueillir l’avis des utilisateurs

Là encore, rien ne remplace une visite sur le terrain et un recueil des avis des utilisateurs : portent-ils déjà des casques ? Quels sont leurs retours sur le produit ? Leur appréhension vis-à-vis d’un port régulier ou occasionnel ? …

Autres risques

Ces questions orientent évidemment le choix de l’EPI : traitement UV du plastique, typologie de la jugulaire, nécessité d’une visière, nécessité de l’ajout d’un EPI complémentaire (protection de l’ouïe, des yeux ou de la face…), type de garniture de confort…

Selon le domaine d’utilisation, il existe différentes normes concernant les casques.

Les casques de protection pour l’industrie

La norme NF EN 397, éditée la première fois en 1995, a été légèrement mise à jour. La version actuelle, datée de février 2013, comporte assez peu de changements par rapport à la précédente version de février 2012 (quelques références actualisées).

Elle-même, il faut bien l’admettre, était très peu différente de la version originale qui, depuis un amendement d’août 2000, avait peu évolué. Cette stabilité est bon signe.

Elle montre que la norme est plutôt bien adaptée au produit. Les casques sont des équipements de protection individuelle de catégorie 2, c’est-à-dire protégeant contre les risques intermédiaires pouvant donner lieu à des lésions graves.

À ce titre, ils sont soumis à un examen CE de type réalisé par un organisme habilité et doivent être conformes aux normes harmonisées les concernant.

La NF EN 397 en fait partie. Ce n’est pas la seule pour les casques. Deux types d’exigences sont prévus dans le document : des exigences obligatoires (absorption des chocs, résistance à la pénétration, résistance à la flamme, points d’ancrage de la jugulaire, étiquette) et des exigences facultatives (très basse température, très haute température, isolement électrique, déformation latérale, projection de métaux en fusion).

Les casques pour le travail en hauteur

Ils font l’objet de la norme NF EN 12492 – Équipements d’alpinisme et d’escalade – Casques d’alpinistes – Exigences de sécurité et méthodes d’essai.

Les casques de protection haute performance pour l’industrie

Ils offrent une meilleure protection contre les chocs que les casques répondant à la norme NF EN 397.

Ils font l’objet de la norme NF EN 14052 (avril 2013). Des essais portent notamment sur la chute d’une masse à lame plate et sur des chocs reçus en dehors du sommet du casque.

Les casquettes anti-heurt pour l’industrie

Elles sont destinées à protéger la tête en cas de chocs contre des objets durs, qui pourraient provoquer des blessures superficielles ou assommer le porteur. Les exigences relatives à ces casquettes sont définies par la norme NF EN 812 (mars 2012). Ces casquettes ne protègent pas contre la chute ou la projection d’objets.

Les casques de sapeurs-pompiers

Ils font l’objet de la norme NF EN 443 (mai 2008).

Les casques isolants

Ils sont couverts par la norme NF EN 50365 (août 2002) – Casques électriquement isolants pour utilisation sur installations à basse tension.

Deux niveaux de protection sont prévus :

  • protection contre un courant accidentel de courte durée (440 V en courant alternatif) ;
  • protection dans le cadre de travaux sur ou près de parties sous tension ne dépassant pas 1 000 V en courant alternatif ou 1 500 en courant continu.

La norme NF EN 397 contient également des exigences facultatives concernant l’isolation électrique.

Les casques répondant à plusieurs normes

Certains constructeurs ont adapté leurs casques pour qu’ils puissent répondre à plusieurs normes. Ce peut-être intéressant de disposer d’un tel casque pour les chefs de chantier, les opérateurs de maintenance ou encore les organismes de contrôles qui peuvent passer d’une situation de travail à une autre.

Ainsi certains évoluent le matin sur un chantier et l’après-midi sur une plateforme ou un échafaudage. Si le métier reste souvent le même, le risque évolue. Au sol, il faudra avoir un casque norme “chantier”, c’est-à-dire du type EN 397 et l’après-midi un casque d’escalade.

Les contraintes sont un peu différentes et notamment au niveau de la jugulaire où la pression n’est pas la même. Fin 2018, l’entreprise Petzl a ainsi proposé des casques de ce type, c’est-à-dire répondant à ces deux normes.

Quel casque de protection choisir ?

Les casques de protection, choix et utilisation ED 993 (.pdf) disponible sur le site internet de l’INRS

Maintenance

L’article R.4322-1 du code du travail dispose que « les équipements de travail et moyens de protection, quel que soit leur utilisateur, sont maintenus en état de conformité avec les règles techniques de conception et de construction applicables lors de leur mise en service dans l’établissement, y compris au regard de la notice d’instructions. »

Par conséquent, il faut se reporter aux instructions du fabricant en matière de vérification des casques.

Certains fabricants proposent ainsi des fiches de vérification d’EPI permettant de s’assurer de l’aptitude des produits.

Leurs recommandations portent sur l’état :

  • de l’extérieur du casque de protection. La calotte doit être soigneusement inspectée (traces d’usures, fissures, déformation, brûlures, corrosion chimique, etc.) ;
  • du harnais (vérifications des attaches, tour de tête, sangles d’amortissement, etc.) ;
  • des éléments de fixation (serre-nuque, tour de tête, jugulaire, éléments de fixation des EPI complémentaires : protecteurs auditifs, écran facial, etc.) ;
  • des réglages (fermeture et réglage de la jugulaire, réglage du tour de tête et du serre-nuque) ;
  • et des éléments de confort (mousse et garnitures intérieures).

À noter que les fabricants proposent des pièces détachées de certains éléments du casque.

Péremption

Les casques ont une durée de vie liée aux matériaux qui les composent mais aussi à leur entretien.

S’ils ont subi un choc important, ils doivent être réformés.

Les informations concernant la date ou à la période d’obsolescence doivent figurer sur la notice d’emploi fournie avec le casque.

Attention, la date indiquée sur le casque de protection correspond à la date de fabrication.

Seuls les casques ayant le marquage NF présentent une date limite d’utilisation : 36 mois, 48 mois ou 60 mois selon leur composition.

David Kapp
Rédacteur en chef

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