Un 3e incendie volontaire contre une boulangerie de Lyon fait deux morts

Une boulangerie située au 125 de la route de Vienne dans le 8^e arrondissement de Lyon a été visée par un incendie criminel. C’est la piste privilégiée par les enquêteurs depuis le samedi 9 février au soir.

Il s’agit potentiellement du troisième incendie volontaire meurtrier de ce début d’année 2019 en France métropolitaine. À la mi-janvier, c’est au sein d’un établissement hôtelier à Courchevel 1 850 qu’un incendie avait provoqué la mort de deux personnes. Si un doute subsiste encore, la piste criminelle reste néanmoins fortement privilégiée par les enquêteurs à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Début février, ce fut au tour d’un immeuble résidentiel situé au 17bis de la rue Erlanger (dans le XVIe arrondissement de Paris) d’être la cible d’un incendie déclenché de manière volontaire. Le doute est cette fois-ci quasiment levé au regard du profil de la suspecte et des témoignages accablants.

D’après les informations dévoilées par Le Progrès, le feu s’est déclenché sur les coups de 20h30. Les premiers témoignages font état d’un suspect parti en courant juste avant qu’une explosion ne se fasse entendre. L’incendie a débuté dans la foulée de cette détonation.

Alors que trois passants ont été blessés au moment de l’explosion, cet incendie – parti de la boulangerie – s’est rapidement propagé dans les étages situés au-dessus du commerce.  « On a eu d’abord une explosion. Et puis, on a vu tout de suite des flammes arriver, des grandes flammes bleues. Après ça s’est propagé jusqu’au toit… Et au bout d’un moment, on a vu des flammes dépasser du toit », abonde en ce sens Yohan – un résident de la route de Vienne – auprès d’Europe 1.

Une famille résidant au deuxième et dernier étage a été piégée au milieu des flammes. Des trois personnes présentes dans les lieux à ce moment-là, seul le père de famille s’en est sorti vivant. Selon les témoignages relayés par Europe 1, ce dernier aurait longtemps hésité avant de sauter du deuxième étage du bâtiment. Sitôt au sol, l’intéressé a alors alerté les personnes autour de lui que sa femme (enceinte de huit mois) et leur enfant – une fillette âgée de quatre ans – étaient encore à l’intérieur.

Malgré l’intervention de 75 sapeurs-pompiers et 27 véhicules, aucune des deux victimes n’a pu s’en tirer indemne. L’incendie a été maîtrisé peu après 21h30. Le bilan final fait cependant état de quatre blessés (trois passants et le père de famille ayant sauté du deuxième étage) et deux morts (la femme enceinte et la fillette de quatre ans).

Dans la foulée du drame, les enquêteurs ont immédiatement privilégié la piste criminelle. « Les premières investigations diligentées sous la direction du parquet de Lyon, à la suite de l’explosion survenue dans une boulangerie du 8e arrondissement, conduisent à privilégier la piste criminelle et l’hypothèse d’un acte volontaire », a ainsi confié – à travers un communiqué de presse – le procureur de la République de Lyon, Nicolas Jacquet (en poste depuis le 5 février seulement).

Une enquête pour « dégradations volontaires par substance explosive ou incendiaire ayant entraîné la mort » a d’ailleurs été ouverte. Celle-ci est confiée à la DIPJ (Direction interrégionale de la Police judiciaire) de Lyon.

Le fait que la thèse d’un incendie criminel soit privilégiée n’est pas le fruit du hasard. Installée depuis peu au 125 de la route de Vienne, dans le 8^e arrondissement de Lyon, la boulangerie a été la cible de trois tentatives d’incendies volontaires en deux mois.

Le Progrès rappelle ainsi que le dimanche 2 décembre 2018, vers 21h40, « un homme a précipité un camion-benne contre le commerce, mais n’a pas réussi pas à briser la grille métallique. Il a alors mis le feu au camion, coincé entre les murs ». Le mercredi 30 janvier dernier, soit moins de deux semaines avant cet incendie mortel, « deux voitures en stationnement ont été incendiées devant cette boutique » précise le quotidien local.

La troisième tentative d’incendie volontaire au 125 route de Vienne a ainsi débouché sur deux pertes humaines.