Terrorisme : la BBC reconstitue l’attaque terroriste du 15 janvier 2019

12 février 20194 min
Des cilvils fuient l'attaque Dusit de Nairobi le 15 janvier 2019 photo Shadychiri licence CC

La BBC a reconstitué l’attaque terroriste survenue dans un complexe hôtelier à Nairobi (Kenya) le 15 janvier 2019. À partir d’une modélisation 3D et des témoignages des rescapés, les journalistes du média britannique d’information ont pu montrer comment s’était déroulée cette attaque terroriste coordonnée. Elle a duré 19 heures et fait 21 victimes.

Des précédents

Le Kenya a été la cible à plusieurs reprises d’attaques terroristes.

Le 7 août 1998 notamment, l’ambassade américaine de Nairobi fait l’objet d’un attentat suicide qui a fait 213 morts et près de 4 000 blessés.

Le même jour, c’est l’ambassade américaine de Dar es Salaam en Tanzanie qui est visée par un attentat au mode opératoire similaire.

Cependant, la configuration des lieux et la présence d’une citerne d’eau à proximité immédiate du véhicule piégé a permis de limiter le nombre de victimes en amortissant le souffle de l’explosion. Onze morts et 85 blessés sont recensées.

L’ombre de Ben laden

En décembre 1998, le nom d’Oussama Ben Laden apparaît, aux côtés de cinq autres, comme commanditaires de l’attaque.

Plus récemment, le 21 septembre 2013, le centre commercial Westgate de Nairobi est la cible d’une attaque.

Un commando de quatre personnes armées de fusils d’assaut et de grenades pénètrent dans la bâtiment.

Un assaut qui dure 3 jours

Sur le parking, ils abattent deux françaises dans leur véhicule puis lancent l’assaut.

Le 24 septembre, au terme de 3 jours d’affrontements avec les forces de sécurité, les attaquants sont neutralisés.

Le bilan fait état de 67 morts et de 200 blessés.

Au terme de l’opération, le plafond du centre commercial s’effondre sous l’effet de l’incendie provoqué par l’attaque.

Les représentants du groupe armé islamiste somalien Al-Shebab ont revendiqué l’attaque.

Selon plusieurs spécialistes, la réponse chaotique et non-organisée des forces de l’ordre aurait participé au nombre important de victimes.

Une attaque coordonnée dans un complexe hôtelier

Il y a moins d’un mois, c’est un complexe hôtelier, au cœur de la capitale kényane qui est de nouveau visé par une attaque.

Le 15 janvier 2019, l’attaque débute vers 15 heures dans le complexe 14 riverside.

L’ensemble immobilier dispose d’un restaurant, de cinq blocs d’immeubles de bureaux et d’un hôtel 5 étoiles, le DustD2.

Selon le récit de Toni Oladipo, correspondant de la BBC (en anglais), l’action coordonnée débute à l’extérieur du restaurant du complexe où un homme au téléphone parlant très fort au téléphone se fait exploser.

Les attaquants connaissent bien les lieux

Un véhicule comptant 4 attaquants lourdement armés pénètrent par la porte principale. Ils mettent en fuite les agents de sécurité et lancent des grenades sur des véhicules stationnés devant l’entrée.

Ils se séparent ensuite en deux groupes. Un premier prend d’assaut l’entrée principale le premier immeuble du complexe tandis que l’autre prend celle de derrière. 5 personnes sont ainsi tuées à l’arrière du bâtiment.

Les attaquants ratissent ensuite méthodiquement les étages en tirant sur des civils.

Comme dans l’attaque d’un centre commercial Westgate, les attaquant semblent parfaitement bien connaître les lieux.

10 minutes pour se rendre sur place

Seulement 10 minutes après les premiers coups de feu, les forces de sécurité et notamment les forces spéciales kényanes arrivent sur place.

Leur présence, très rapide sur les lieux, permet le sauvetage et l’évacuation de nombreuses victimes.

Les attaquant progressent eux dans le complexe en passant d’un immeuble à l’autre. Certaines personnes se sont barricadées dans les étages et ont bloqué leurs portes avec du mobilier de fortune.

Un client de l’hôtel explique ainsi avoir condamné sa porte avec un matelas.

À mesure qu’ils progressent dans les étages de l’hôtel, les attaquants revendiquent leur action et affirment appartenir au groupe Al-Shebab.

Un survivant du 11 septembre parmi les victimes

Via les réseaux sociaux et les téléphones, la police réussit à entrer en contact avec les personnes coincées dans les étages, ce qui lui permet de guider au mieux l’intervention et leur évacuation. Au total, 700 personnes ont pu être évacuées.

Parmi les victimes, un américain, Jason Spindler avait réchappé de justesse aux attaques du World Trade Center.

Le 11 septembre 2001, il arrivait en retard au bureau et sortait du métro quand la première tour s’est effondrée.

La vidéo de la reconstitution de l’attaque de Nairobi le 15 janvier 2019 est disponible à cette adresse (attention contenu potentiellement violent) et ci-dessous :

David Kapp
Rédacteur en chef

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