Les drones dans le viseur des industriels

16 octobre 20185 min

Pour certains industriels, les drones permettent la surveillance à distance de leur site, mais pour d’autres ils sont une menace à ne pas prendre à la légère. Safe Cluster organisait, les 4 et 5 octobre 2018, un séminaire sur la détection, l’identification et la neutralisation des drones

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Depuis qu’ils sont produits en masse et adoptés par le grand public, les drones sont régulièrement au cœur de l’actualité. Certaines applications, comme l’expertise après sinistre ou les prises de vue dans le cinéma sont devenues courantes. Il existe également beaucoup de projets dans le transport, mais en dehors des zones à faible densité de population, peu ont aboutis. On pense par exemple à la livraison de poches de sang qui depuis 2016 est utilisée au Rwanda.

Des objets volants inquiétants

L’un des freins à la généralisation des drones est justement les risques que ces objets volants font courir. Certes la plupart sont d’un faible volume mais tombant du ciel ils peuvent blesser. Aux États-Unis, un pilote a ainsi été condamné à 30 jours de prison pour les blessures après la chute de son aéronef.

La batterie est un autre risque, y compris lorsque le drone n’est pas en activité, car un mauvais chargement peut conduire à des inflammations ou des explosions.

Et indiscrets…

Enfin la caméra, qui est pratiquement devenu un standard sur les modèles, et qui peut bien évidemment surveiller ou permettre la commande à distance mais également espionner.

Pour toutes ces raisons et à cause de ces risques potentiels, les drones inquiètent les industriels, d’autant que plusieurs incidents se sont produits.

Plusieurs incidents répertoriés

En 2013, les services de sécurité allemands étaient mis en défaut lorsqu’un drone avait surgi au cours d’un meeting de la chancelière Angela Merkel.

Ainsi en 2015 plusieurs drones avaient été vus survolant des centrales nucléaires. D’autres avaient été aperçus aux abords de L’Élysée. Au total près de 78 survols de zone classées ou interdites avait été relevés cette même année.

Et il semble qu’en 2016, des terroristes aient utilisés des drones piégés entre l’Irak et le Kurdistan.

En France, un corpus de loi intègre leur utilisation (un article est consacré au sujet dans notre numéro de novembre 2018). Mais c’est surtout les actions volontaires et les dommages consécutifs qui inquiètent les spécialistes et pour lesquels la loi, qui par définition ne peut pas grand chose.

Neutraliser les drones à distance

L’une des difficulté pour neutraliser les drones à distance réside dans leur faible taille : comment les repérer ? Et qui dit faible taille dit également le peu de composants, la plupart étant en plastique, avec pourtant de la vitesse : ce qui les rend facilement indétectable des radars traditionnels.

Des parades possibles

Aussi pour la seconde année consécutive, un séminaire était spécifiquement dédié aux systèmes innovants pour la lutte anti drones et organisé par le pôle de compétitivité Safe Cluster et ses partenaires le SGDSN, le Cluster Censec, la République et Canton de Genève, l’Aéroport Avignon Provence ainsi que l’ensemble des membres du réseau RPAS Network.

Réuni sur l’aéroport d’Avignon les 4 et 5 octobre 2018, près d’une centaine de personnes y ont participé, parmi lesquels des industriels français et étrangers, des gestionnaires de sites sensibles et des représentants de ministères, forces de sécurité et police en France et à l’international.

Pour les organisateurs, “il devient essentiel à toute organisation ou structure responsable de la sécurité de personnes, de sites ou d’espaces d’opérations d’être en capacité de détecter des drones à proximité, pouvoir identifier et classifier le niveau de menace, voire de les neutraliser s’ils s’avèrent malveillants. Les orientations juridiques qui sont prises par les gouvernements, à l’instar de la France avec la proposition de loi relative au « renforcement de la sécurité de l’usage des drones civils » applicable dès juin 2018, vont dans ce sens. Enfin, des groupes de réflexions ou de travaux gouvernementaux ou liés à des structures gouvernementales travaillant sur la sécurité intérieure, sont actifs dans différents pays et, après avoir caractérisé les menaces, cherchent à identifier des solutions.”

Plusieurs démonstrations ont été réalisées pendant ce séminaire dont celles de MC2 Technologies (photo en tête de l’article) et JCPX (ci-contre). Crédits photos : Safe Cluster

Installé à Aix-en-Provence, le pôle Safe est un pôle de compétitivité des acteurs de la sécurité et de l’aérospatial qui ambitionne de devenir à l’horizon 2020 le Pôle de compétitivité leader européen, des solutions de sécurité et de management des risques, des nouveaux usages Aérospatiaux et technologies de Défense.

Le pôle Safe est notamment actif sur la lutte anti drones qui constitue une thématique au croisement de ses activités aéronautiques et de sécurité. En renouvelant l’édition de ce séminaire en langue anglaise, le pôle Safe entend atteindre son objectif d’en faire un événement international régulier et de référence sur la thématique de la lutte anti-drones. En témoignent entre autre la qualité des intervenants aux tables rondes thématiques, le taux de participation d’étrangers venus des pays européens, nordiques, magrébins et du Moyen-Orient et la diversité des démonstrations en live.

David Kapp
Journaliste

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