Prévenir le risque inondation
Les fortes pluies qui sont tombées dans le département de l’Aude dans la nuit du 14 au 15 octobre 2018 ont causé, selon un bilan provisoire, la mort de 13 personnes, dont 9 dans la ville de Trèbes, près de Carcassonne. Quatre jours auparavant, des inondations similaires dans le Var ont fait deux morts. Face à ces catastrophes naturelles qui se répètent, les entreprises doivent se préparer à y faire face et à anticiper le risque.
Prévoir le risque
Il convient en premier lieu d’identifier le risque pour mieux l’anticiper en vue de réduire les dommages matériels et les pertes d’exploitations associées. Une cartographie des zones inondables doit être établie pour obtenir un diagnostic précis de la situation. La consultation régulière des prévisions météorologiques permet d’être alerté en amont d’une catastrophe naturelle et d’anticiper le risque. De plus en plus d’assureurs proposent à leurs clients des services basés sur l’analyse prédictive. C’est ainsi qu’Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS) s’est associé à Predict Services, une société spécialisée dans la veille des risques naturels, pour proposer un service d’anticipation, de prévention et de gestion des catastrophes naturelles au travers de messages d’alerte et de conseils aux entreprises.
Mesures préventives
Des stratégies de défense contre les inondations doivent être adoptées avec des mesures préventives et défensives appelées « résistance aux inondations ». Les mesures préventives doivent être déterminées en fonction du risque. En cas de projet de construction, il faut avant tout ne pas construire sur des zones inondables. Sur des sites existants, il faut veiller à la bonne stabilité du bâtiment par rapport à la montée des eaux. En cas de doute, un ingénieur en structure bâtimentaire devra être consulté sur la gestion du niveau d’inondation. Si la stabilité d’un bâtiment est menacée, celui-ci devra être inondé en eaux propres pour contrôler le niveau des dommages.
Une zone de rétention, c’est-à-dire la zone la plus basse le long d’une rivière, peut être utilisée comme zone de ruissellement. Elle doit être entretenue et agrandie. Les techniques de protection contre les inondations comprennent la construction et l’entretien régulier de barrages, digues, murs de rétention des crues et dispositifs de protections démontables (barrières, batardeaux). Pour rendre les bâtiments et leurs utilisations moins vulnérables aux crues, il est indispensable de vérifier :
- la résistance à l’eau des matériaux de construction (béton, carrelage) ;
- la facilité de nettoyage des surfaces des composants (pierres, carreaux) ;
- la disposition des organes de commande ou de contrôle des services du bâtiment (communication, énergie, informatique…) placés au-dessus du niveau d’inondation prévu ;
- l’étanchéité des ouvertures extérieures (fenêtres, portes, passages) ;
- l’ancrage des réservoirs de stockage de carburant.
Les sous-sols, les garages, les espaces extérieurs et les étages inférieurs des bâtiments sont les plus menacés. Les installations ou les équipements de grande valeur ou difficiles à transporter doivent être interdits dans ces emplacements de même que le stockage de substances dangereuses (hydrocarbure, peintures, solvants…).
soit +188 Mds $ par rapport à 2016.
Le plan d’urgence
Pour faire face à l’inondation, un plan d’urgence propre au site doit être élaboré. Il comprend :
- une affectation claire des responsabilités de chacun ;
- des sources d’informations sur les inondations (système d’alerte aux inondations…) ;
- des mesures de protection (barrière démontable, fermeture des vannes anti-inondation, évacuation des personnes vulnérables et des matériaux) ;
- des équipements qui doivent être budgétisés, ressourcés et entretenus régulièrement ;
- un kit d’inondation comprenant notamment un système de communication radio sans fil, un téléphone portable, des gants en caoutchouc, des bottes et vêtements imperméables, une trousse de premiers soins et des produits de première nécessité (éclairage de secours, médicaments, nourriture…). Les documents clés et numéros utiles (clients, fournisseurs, conseil local, services d’urgence…) ;
- l’alerte et l’évacuation des personnes vulnérables ;
- la sécurisation des objets de valeur et des documents ;
- l’activation des mesures de protection du bâtiment et des installations extérieures.
Par ailleurs, la formation du personnel au travers d’exercices réguliers permet de mieux appréhender ce risque. La prise en compte de retours d’expérience est également importante. Collecter et analyser des cas de sinistres locaux d’inondation permet d’optimiser les mesures de prévention et de développer les meilleures pratiques à appliquer.
« Il y a deux types d’inondations : les lentes et les rapides, auxquelles correspondent des équipements spécifiques. Les crues rapides sont difficiles à prévoir. Aussi, faut-il privilégier les équipements permanents et des systèmes d’alerte performants. »
La continuité d’activité
Après le sinistre, l’entreprise doit activer son plan de continuité d’activité. Pour une reprise ou une reconstruction plus rapide, il est essentiel de réinitialiser les capacités nécessaires (personnel, équipement, matériel, transport…). Lors du pompage des zones inondables, il faut veiller à ce que le bâtiment ne soit pas compromis par la flottabilité produite par un pompage trop rapide. Si les pertes dues aux inondations sont couvertes par une assurance, tous les dommages doivent être documentés de manière précoce et complète, par exemple avec des photos, éventuellement avant même que l’eau ne soit drainée. Cela facilite le règlement rapide des sinistres. Toutes les installations, les équipements et les machines affectés par les inondations, en particulier la fourniture d’électricité ou de gaz, doivent être vérifiés par des personnes qualifiées avant leur utilisation. Les dispositifs de protection contre les inondations doivent être nettoyés le plus tôt possible afin d’éviter toute contamination potentielle. Ils doivent ensuite être remis en position de réutilisation.
Valérie Dobigny – Journaliste
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