Le syndrome aérotoxique
De nombreux personnels navigants et des études scientifiques dénoncent depuis plusieurs années l’air qui peut devenir toxique dans les avions !
Le syndrome aérotoxique est le nom donné à la maladie causée par les effets consécutifs à l’inhalation de l’air contaminé qui pressurise la cabine d’un avion, comme l’explique l’AVSA, association des victimes du syndrome aérotoxique.
Concrètement, pour permettre aux passagers et personnels navigants de respirer en vol, il faut que l’air circulant dans la cabine soit chauffé et comprimé. Cet air est fourni par les réacteurs et comprimé par des pièces mobiles lubrifiées à haute température. En principe, des joints empêchent l’air d’être mélangé aux lubrifiants. Mais en cas d’usure des joints, de l’huile peut passer dans le système de pressurisation et contaminer l’air.
Or, des lubrifiants complexes, composés de plusieurs ingrédients toxiques comme le phosphate de tricrésyle (PTC), sont nécessaires pour résister à l’environnement extrême des réacteurs. Si une grande quantité d’huile se mélange avec l’air comprimé très chaud, une odeur typique de « chaussettes sales » ou de « chien mouillé » est perceptible.
Dans les cas les plus sévères, une fumée sera visible. Ces émanations toxiques sont appelés les fume events et peuvent entraîner le syndrome aérotoxique, maladie non reconnue pour le moment. Les personnels navigants sont bien évidemment les plus exposés au risque.
Les causes du syndrome aérotoxique en vidéo
Pour faciliter la compréhension des causes techniques du syndrome aérotoxique, Tim van Beveren, le réalisateur du documentaire « Le syndrome aérotoxique : Passagers en périls ? » a créé une vidéo pour l’AVSA.
Problèmes de chiffres
Les phénomènes de fume events ne sont pas toujours détectés ni répertoriés. Ces incidents ne feraient pas systématiquement l’objet d’un rapport et seraient donc sous-estimés.
Syndrome aérotoxique : les risques pour la santé
Les symptômes du syndrome aérotoxique peuvent être aigus et de courte durée après un vol, ou chroniques, à savoir de longue durée. L’AVSA cite, entre autres, nausées, vomissements, difficultés respiratoires, troubles de la vision, perte d’équilibre, convulsions, troubles du sommeil, maux de tête, traitement mental ralenti, sentiment d’ébriété, dépression, fatigue ou encore faiblesse musculaire.
D’après l’association, des équipages se plaignent régulièrement de ces symptômes mais la plupart des professionnels de santé ignorent l’existence du syndrome. Face aux plaintes, constructeurs et compagnies disent respecter la réglementation en vigueur et se renvoient la balle.
D’après un reportage d’Envoyé Spécial sur le sujet diffusé le 26 avril 2018, les compagnies commencent tout de même à reconnaître le problème. Air France et Easyjet envisageraient d’équiper leur flotte de filtres. Pour le moment, le seul avion qui n’utilise pas l’air en provenance des réacteurs est le Boeing 787 Dreamliner. Seuls 644 appareils de ce type voleraient sur les 26 000 avions de ligne en circulation.
Gaëlle Carcaly – Journaliste
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