Des avions sous haute protection
S’il y a un endroit où la vidéodétection s’impose, c’est bien dans les immenses halls de montage de l’Airbus A350 à Toulouse.
En 2010, une première installation de 48 caméras détecteurs de flammes et de fumées a été déployée dans 5 halls d’assemblage d’avions de près de 6 400 m² chacun et 35 m de hauteur. Des volumes impressionnants qu’il a fallu surveiller pour éviter tout risque d’incendie malgré des sources d’ignition omniprésentes.
« Avant de mettre en place ce système il a fallu définir la meilleure solution adaptée aux risques. Pour choisir, nous avons testé les systèmes de trois fournisseurs avec des feux normalisés sur des maquettes en réel », se remémore Jean-François Andreu, référent technique en protection incendie chez Airbus.
Aujourd’hui, en raison de l’arrêt de production des caméras installées, Airbus est sur le point de changer d’installation de vidéodétection. Tout en conservant l’actuelle, 10 nouvelles caméras seront bientôt mises en place dans un nouveau hall. La technologie ayant évolué depuis sept ans, le réseau fonctionne dorénavant sur IP. Avec des liaisons par câble Ethernet entre les caméras et le système d’analyse vidéo. Le tout est centralisé avec la GTB (Gestion technique du bâtiment).
Deux sources d’alimentation pour les caméras
Ce réseau se trouve en circuit fermé, indépendant des autres systèmes présents dans le bâtiment. Les données sont remontées directement à la caserne de pompiers interne la plus proche. « Ils n’ont accès qu’aux données, mais pas aux images afin de laisser le service de sécurité faire sa propre levée de doute sur place », précise Jean-François Andreu.
La technologie choisie repose sur la détection d’intrusion, ce qui permet d’éviter les fausses alarmes lorsqu’une personne passe devant l’image. « En cas de défaut électrique sur le réseau de caméras, la moitié d’entre elles se met en arrêt, les autres continuant ainsi de fonctionner puisque les alimentations proviennent de deux sources différentes. »
Pour éviter les fausses alarmes en cas de travaux par point chaud, fréquents pendant les phases de maintenance outillage, les opérateurs sont les seuls habilités à mettre hors service l’installation de vidéodétection. Ils la remettent en fonction une fois les travaux terminés.
Malgré tout, quelques zones peuvent rester non couvertes par la détection qu’il est possible de corriger avec des ajustements de caméras pour réduire ces zones d’ombre. « Vu les volumes et les hauteurs de nos bâtiments, ce système est le seul qui convienne avec un rapport qualité/prix intéressant comparée au coût d’une détection classique », estime Jean-François Andreu.
Valérie Dobigny – Journaliste
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