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Travail en hauteur : bien distinguer les situations
Chaque année en France, 530 personnes perdent la vie au travail (chiffres 2014). La première cause est l’accident de trajet. La seconde est le résultat d’une chute. Chaque année en France, 53 personnes en moyenne perdent la vie des suites d’une chute dans le cadre du travail. Parmi les chutes répertoriées sur le lieu de travail, on distingue celles de plain-pied de celles en hauteur.
Parmi les chutes répertoriées sur le lieu de travail, on distingue celles de plain-pied de celles en hauteur. En 2014, ces deux situations représentent 26 % de l’ensemble des accidents de travail, réparties à parts égales (13 % chacune). Cependant, il ne s’agit que de moyennes. Lorsqu’on s’intéresse aux secteurs d’activités, les chutes de hauteur deviennent plus importantes. C’est le cas notamment dans le bâtiment et les travaux publics (18 % contre 10 % des chutes de plain-pied) ou le commerce non-alimentaire (15 % contre 11 %). Étonnement, il y a beaucoup plus de chutes de hauteur (21 %) que de chutes de plain-pied (16 %) dans les activités de services (banques, assurances, administrations…). Dans les services, commerces et industries de l’alimentation, les valeurs s’inversent avec davantage de chutes de plain-pied (14 %) que de chutes de hauteur (10 %). Il faut avoir en tête qu’il ne s’agit que de pourcentages et que les valeurs qui se cachent derrière ces statistiques peuvent parfois être très importantes. Ainsi, traditionnellement, les secteurs du BTP, du travail temporaire et de la maintenance produisent beaucoup d’accidents de travail tandis que d’autres professions, comme les activités de services, en engendrent beaucoup moins. La raison provient notamment d’un environnement de travail offrant beaucoup de mouvements, avec de nombreux intervenants et des situations multiples. Dans le BTP, le cadre du travail évolue en même temps que la construction. Dans la maintenance, la multiplicité des sites d’intervention constitue à chaque fois de nouvelles situations et donc de nouveaux risques. Difficile enfin d’avoir des habitudes et des règles de travail fixes pour les activités de services, comme l’entretien, les livraisons… qui offrent autant d’intervenants et de procédures qu’il y a de sites.
Différentes situations de travail
Face à ces situations très diverses, les circonstances qui conduisent à la chute peuvent être le résultat de situations très différentes. Il n’existe pas de définition réglementaire du travail en hauteur. Une personne qui utilise un tabouret pour ranger un livre sur une étagère et qui fait une chute se trouve dans le cas d’une chute de hauteur, tout comme une autre qui glisse d’une charpente ou d’un échafaudage. Pour l’INRS, ce qui distingue la chute de hauteur d’une chute de plain-pied tient dans l’existence d’une dénivellation. L’Institut national en santé et sécurité au travail propose d’ailleurs sur son site Internet de nombreux outils méthodologiques pour analyser les situations à risques et prévenir les chutes de hauteur. Les travailleurs qui sont les plus sujets à risque sont les moins exposés. En effet, ils réalisent une tâche inhabituelle, ponctuelle et limitée dans le temps, et ces situations, parce qu’elles constituent une tâche occasionnelle, n’auront pas toujours été correctement planifiées, ne seront pas réalisées avec les outils et les protections appropriés. C’est souvent le temps, la nécessité d’agir vite pour accomplir la tâche qui constitue le principal facteur : « On ne va pas sortir la nacelle pour changer une ampoule… ». La réflexion sur les situations de danger peut également passer par une adaptation du site, des matériels et des outils à l’homme – ce qui constitue d’ailleurs un des grands principes généraux de prévention énoncés par le code du travail. À cet égard, un autre principe de prévention du même code – « tenir compte de l’évolution des techniques » – peut permettre dans de nombreux cas de remplacer des situations ou matériels dangereux par d’autres qui le sont moins.
La nécessité de la formation
Dans les analyses de risque, il faut prendre en compte ces tâches occasionnelles qui peuvent, par exemple, être dévolues à un mainteneur ou à un agent d’entretien et qui peuvent le mettre en danger. Il faudra alors s’assurer que les moyens d’intervention, via les protections collectives, sont correctement installées et maintenues. Si ce n’est pas le cas, il faudra alors prévoir des protections collectives mobiles (nacelles, par exemple) et former, habiliter les intervenants à leurs utilisations.
David Kapp – Journaliste
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